Guildes, confréries,

compagnonnage

et La Chasse à la licorne

 

A la page "La Franc-Maçonnerie et La Chasse à la Licorne", ont été présentés les divers outils de menuiserie, de maçonnerie et d'architecture que l'on peut rencontrer sous forme stylisée ou allusive "dissimulés" derrière des objets de toutes sortes.

Ces objets étaient surtout concentrés dans la tapisserie 2 La Fontaine.

Construction du Temple de la Vertu
Bibliothèque Municipale de Mâcon

Un charpentier équarri une poutre à l'aide d'une herminette.
Un gâcheur prépare le mortier qu'un manoeuvre, sur une échelle, apporte à un maçon.
Un autre maçon, truelle à la main monte un mur.

Ainsi, selon Howard :
- à gauche : Noé et ses aides construisent l'arche avant le déluge.
- à droite, on construit le Temple de Salomon.

 

 

Peut-on parler de "Compagnonnage",
" chevalerie errante de l'artisan ", selon George Sand,
en tentant d'expliquer La Chasse ?

 

Jean-Michel MATHONIÈRE

La question des liens, réels et/ou supposés, entre la Franc-maçonnerie et le Compagnonnage, est brièvement abordée dans l'exposition au travers de quelques objets, documents et textes de présentation.

Rappelons ici que pour ce qui est du domaine du certain et de l'époque contemporaine, ces deux organisations n'ont pas de lien et que les ressemblances pouvant exister entre elles sont principalement dues à des emprunts faits par les Compagnons au cours du XIXe siècle au riche patrimoine légendaire et symbolique des Francs-maçons, patrimoine ayant fait l'objet alors de nombreuses divulgations imprimées.

Pour ce qui est d'une " préhistoire " commune, nous sommes là dans l'hypothétique et si mes recherches en cours permettent de considérer que la question mérite d'être posée, nous sommes toutefois encore loin de pouvoir apporter des réponses simples. La documentation - qui est à l'historien ce que la pierre est au tailleur de pierre ou le bois au charpentier - est très rare, fragmentaire et insuffisante. Le 04.07.2011.

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Dans son livre " Compagnons au fil de la Loire (éd. Jean-Cyrille Godefroy, 2000, p. 22-23), Laurent Bastard, conservateur du musée du Compagnonnage de Tours, écrit : " la pratique du tour de France est ancienne. "

Pour illustrer son propos, il évoque un fait divers : le 17 décembre 1540, Jehan de la Mothe et Robert Ferron sont arrêtés et interrogés par la justice communale de Dijon. Le procès verbal dressé pour la circonstance révèle que Robert Ferron, natif de Rouen, est passé par Paris et Auxerre avant d'arriver à Dijon.

En chemin, il a rencontré Jehan de La Mothe, " un Compagnon cordonnier de vingt ans ", parti de Tours, sa ville natale, depuis quatre ans. Il est resté huit mois à Blaye-sur-Loire (?), trois mois à Saumur, six mois à Angers et un an à Nantes. Son tour s'est poursuivi par Fontenay, Bordeaux, Poitiers, Nevers, Cosnes-sur-Loire, Gien, Etampes, Courbay (?), Villeneuve-le-Roi et Avallon. Dijon enfin où il a été arrêté, alors qu'il se rendait pour son embauchage chez une femme nommée la " Mère ".

Laurent Bastard relève que " ce document daté de 1540 constitue la plus ancienne mention de la Mère : il s'agit de l'aubergiste chez laquelle les Compagnons prennent pension lors de leur séjour dans une ville et qui doit les accueillir comme s'il s'agissait de ses propres enfants. "

Il ajoute : " À cette époque, le tour de France ne paraît pas encore aussi structuré qu'il le sera un ou deux siècles plus tard. Les Compagnons ne suivent pas un itinéraire en boucle. Bien souvent, les archives de police nous révèlent des parcours en dents de scie, faits de voyages dans une ou deux provinces seulement, avec plusieurs retours en arrière. Il est clair qu'en ce temps on était reçu Compagnon dès la fin de l'apprentissage, afin de pouvoir voyager, sans avoir l'obligation de passer dans des villes déterminées. Il est vraisemblable également que de multiples relais, des " Mères ", existaient alors jusque dans de petites cités situées à l'écart des grands axes de passage constitués par les fleuves et les côtes. "

http://www.museecompagnonnage.fr/

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Donnons maintenant la "parole" à Bernard Chevalier, Tours, ville royale, 1356-1520, éditions CLD, à Chambray-lès-Tours, 1983 (édition issue de la thèse La ville de Tours et la société tourangelle 1356-1520), p. 244-246 :

" Après 1500, il n'en va plus tout à fait de même. L'apprentissage séduit toujours autant les familles très modestes, mais les notables même de rang médiocre n'y dirigent plus guère leurs enfants (ils ne fournissent plus que 6,4 % du total des apprentis). Le milieu se referme progressivement. Les maîtres sont des Tourangeaux de naissance, souvent des fils de maître ; ils exercent fréquemment le même métier que leur père et payent plus cher leur entrée dans la vie professionnelle. Rigidité sociale qui ne doit pas surprendre en ce temps, mais qu'il ne faut pas exagérer non plus, car, au sein de ce milieu de mieux en mieux défini, la mobilité reste sûrement assez grande et l'on ne peut douter en tout cas que la grande majorité des apprentis ait pu accéder à la maîtrise.

Les compagnons
Tous cependant n'y parviennent pas et ceux qui échouent doivent chercher du travail comme compagnons, ou plutôt, selon le terme usuel, comme valet. Ils n'en trouvent pas facilement, car l'artisan à Tours, même dans l'industrie de la soie, reste un travailleur manuel, assidu à l'ouvroir, qui souvent ne peut ni ne veut se faire aider. En tout cas il s'agit bien toujours d'un compagnon, au vrai sens du mot, jamais d'un ouvrier chargé de fournir seul la production de l'atelier ; les statuts du reste, quand ils sont précis sur ce point, stipulent que ni l'apprenti ni le valet ne doivent conduire une fabrication. Si l'on veut en avoir une autre preuve, il suffit de voir quels sont les maîtres qui se font accompagner d'un valet à leur départ pour Arras en 1479 : l'orfèvre, l'armurier, le pelletier, les trois bouchers, le chaussetier, le sellier, l'éperonnier, le pâtissier, le menuisier, les deux couturiers, le corroyeur et deux des boulangers sur trois : total, treize métiers seulement sur un effectif global de trente. Pour tous ces artisans de qualité relevée l'emploi du salarié n'est pas une nécessité économique, mais le moyen de tenir son rang et de prendre en cas de besoin quelque liberté avec le travail. Voilà qui explique bien la rareté des contrats d'embauche conservés dans les archives des notaires et qui permet de croire qu'à Tours, comme dans les d'autres villes à la même époque, le total des valets employés n'a jamais dépassé la moitié de celui des maîtres.

Toutes choses égales, le compagnon dans la boutique rend des services comparables à ceux que fournissent à la maison les domestiques ou les grands enfants. Il n'est donc pas étonnant qu'il soit traité comme eux et placé dans le même état de dépendance. Le patron, qui mérite bien son nom, le loge, le nourrit, l'introduit non sans risque dans l'intimité de son foyer, répond de lui vis-à-vis des pouvoirs publics et lui porte secours, quand il s'est mis dans un mauvais cas. C'est une véritable tutelle qu'il exerce à son égard, parfois même fort lourdement, témoin ce maître gainier qui dès l'embauche stipule que son valet " ne pourra aller au jour de feste hors de la maison, fors que a jour de dimanche, il yra deux ou trois heures a l'esbat ". Passe encore, lorsque ce cerbère est le père du jeune travailleur, mais quand il s'agit d'un homme d'âge mûr, marié et père de famille, que dire d'un tel régime ? Il s'imposait à tous cependant, car les usages faisaient de la nourriture et du logement une part du salaire. De là bien des situations fâcheuses […]

Pour esquiver les inconvénients d'une telle dépendance, et tout aussi bien pour trouver du travail, les valets ne restaient guère en place…

Les contrats que nous avons pu utiliser sont en général très courts, quelques mois souvent, au plus trois ans. Beaucoup concernent des hommes venus de loin. Dans leurs statuts, les faiseurs de patins précisent même qu'un maître pourra prendre plus de deux valets, s'il se trouve que le manque de travail force les chômeurs à quitter Tours. Les menuisiers de leur côté prévoient que l'ouvrier de passage, s'il n'est pas embauché, déjeunera aux frais du métier et recevra 2 s. 6 d. t pour continuer sa route. Jean de Ville, brodeur, promet à l'apprenti qu'il engage pour six ans de l'entretenir et de le libérer en fin de contrat " bien honnestement abillé et est ainsi que a ung compaignon dud. mestier allant par pais appartient ". Voilà qui éclaire mieux la situation...

Comme l'a montré E. Coornaert, avec d'autres preuves, le tour de France est en train de prendre place au XVe siècle dans les moeurs ouvrières. Les compagnons " allant par pais " sont des jeunes qui sortent d'apprentissage sans pouvoir devenir maîtres, et qui prennent la route pour se perfectionner dans la pratique du métier, pour esquiver le poids d'une surveillance excessive ou tout simplement pour chercher du travail. Ils vont et viennent ainsi jusqu'à ce qu'ils rencontrent en chemin une fille de maître à épouser ou une maîtrise à occuper.

Les plaisirs de l'aventure compensaient peut-être pour eux les désagréments de la vie quotidienne et la médiocrité des salaires. Car ils ne gagnaient pas gros, ces nomades du travail. Nous ne savons pas du tout ce que touchaient ceux qui se louaient à la journée, et auxquels fait allusion le statut des tondeurs. Les autres qui passent chez le notaire pour leur contrat reçoivent un salaire qui vaut en général, sauf pour quelques favorisés, une dizaine de livres par an. La chambre qu'ils occupent, s'ils en ont une et non une paillasse dans un coin, vaut bien cinq livres et leur nourriture à 20 d. t. par jour environ 31 l. 18 s.t. Bref le revenu annuel d'un valet à la fin du XVe siècle peut être estimé à 47 livres soit 20 % de moins que celui d'un maître charpentier, mais 51 % de plus que celui du manœuvre employé par la ville, en supposant naturellement que l'un et l'autre aient travaillé tous les jours ouvrables.

Les compagnons sont donc dans la majorité des cas des gens trop jeunes, trop instables, trop mal connus et trop pauvres pour pouvoir faire partie véritablement du métier. Ils se trouvent en marge, exclus des assemblées générales où l'on procède entre autre chose à l'élection des maîtres jurés, mais ils participent à toutes les fêtes, en particulier à celle que l'on célèbre en l'honneur du saint patron et surtout ils font partie de la confrérie, comme les apprentis, ce qui leur vaut d'être secourus dans leur âme et dans leur corps en cas de maladie.

L'artisanat forme ainsi un milieu social encore uni, soudé par l'identité du genre de vie, unifié par les alliances matrimoniales, vivifié par la pratique de la solidarité et la joie des fêtes communes ; en son sein, chaque métier forme un corps distinct et pour ainsi dire, chaque atelier, une famille, mais déjà se fait jour une division qui sépare de plus en plus les ouvriers en classes juxtaposées, sinon opposées.

Les valets, en effet, rapprochés les uns des autres par leur jeunesse et leur condition d'étrangers, cherchent à se retrouver le soir, quel que soit leur métier, quand ils sont libérés du travail. Ils flânent ensemble dans les rues, s'en vont déguster de " petiz oyseaulx fricassez ", préparent quelque spectacle ou cherchent les aventures galantes. Bref ils se rassemblent pour occuper leurs loisirs, sans vouloir frayer davantage avec leurs maîtres. C'est l'esprit du compagnonnage qui se forme.

Les patrons, eux, s'isolent, de plus en plus conscients de leur rang social supérieur, de plus en plus jaloux de leurs privilèges. Mais la contradiction en reste là. Bien loin de chercher à se constituer en classe capitaliste qui achèterait le travail, ils veillent avec un soin jaloux à bloquer toute tentative de concentration. Dans une ville en expansion, ils luttent pour maintenir entre eux la stabilité et, de ce fait, sauf exception ils passent à côté de la réussite. "

 

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Dans son Dictionnaire initiatique et ésotérique (Trajectoire, 2003), à l'article Compagnonnage, Hervé Masson écrit :

" Comme l'ancienne Maçonnerie opérative, le Compagnonnage est l'héritier directe des ghildes et des confréries de métiers du Moyen Age. Mais ces confréries elles-mêmes n'étaient, en France surtout, que le prolongement des associations initiatiques de tailleurs de pierre, de charpentiers, etc., de l'Empire romain.

En Allemagne, les tailleurs de pierre ou Steinmetzen existaient déjà en tant qu'association secrète dès le 12è siècle et possédaient des loges, notamment la Grande Loge de Strasbourg qui en était le tribunal suprême - mais il y avait d'autres loges importantes, comme celles de Cologne, Vienne, Zurich, etc.

Les " Steinmetzen" juraient déjà " sur le compas et l'équerre " et accomplissaient un voyage traditionnel (Wanderjahre) au cours duquel ils visitaient les différentes loges de l'Empire. Ils avaient des mots de reconnaissance et des signes particuliers (schenck). Dans certains cas, les apprentis étaient fouettés. Cela se produisait quand ils avaient gâté une pièce. L'œuvre maîtresse dont se réclamaient les "Steinmetzen" était "l'élévation sur plans" et la sculpture de pierre. Malgré l'édit impérial de 1731, interdisant les fraternités ouvrières et la pratique du secret, les "Steinmetzen" existaient encore au siècle dernier et il est possible que quelques groupes isolés se soient maintenus jusqu'en 1939.

Le Compagnonnage français, quant à lui, est toujours vivant. Mieux, de déclinant qu'il était jusqu'avant la dernière guerre mondiale, il est maintenant en plein rajeunissement. Il s'est renouvelé et, ne chapeautant plus tous les métiers indistinctement, il semble vouloir retrouver sa vocation primitive d'association de constructeurs. Le Compagnonnage français est très ancien certains auteurs le donnent même comme héritier direct des associations gallo-romaines et lombardes (maîtres comacins, etc.). A l'origine, il ne comprenait que les quatre métiers de tailleurs de pierre, de serruriers, de menuisiers et de charpentiers qui mirent au point le fameux Tour de France. Mais avec le temps d'autres métiers finirent par s'y joindre et, à une certaine époque, tous les métiers ou presque y furent représentés.

Des rites initiatiques dont on ne sait pas grand-chose (ils ne furent jamais publiés) étaient pratiqués. Ils englobaient des légendes qu'il s'agissait de faire revivre au Compagnon (v. Maître Jacques et Soubise). En général, les sociétés compagnonniques comportaient trois degrés : novice ou "aspirant", Compagnon "reçu" et Compagnon "fini". "

 

 

équerre à fil à plomb (bois peint et calcaire)
provenant de la tombe de Semerdjen
(XIXe dynastie égyptienne) - Musée du Caire

Outils romains - pierre tombale
de Lucius Alfius Statius Aquileia - Via Petrada

 

 

1- Pierre tombale d'Hugues de Libergier, architecte de la cathédrale de Reims.
Dans ses mains : sa règle et la maquette de la cathédrale.
A ses pieds : le compas à droite, l'équerre à gauche.

2- Maquette en bois du 15è s. de Notre-Dame de Ratisbonne

Entre 1140 et 1350, 80 grandes cathédrales ont été construites dans le royaume de France d'alors.

 

Bâtisseurs avec le fil à plomb, le niveau et la truelle
Vitrail du " mauvais riche " - Cathédrale de Bourges

 

 

Le compas

 

La Foi et la Concorde mesurant
BnF, Latin 15158, f° 62r.

 

Salomon et l'architecte du Temple de Jérusalem,
avec l'équerre et le compas 'serpentin'

Cathédrale de Reims - 13è s.

 

Substantif verbal de " compasser " issu du latin populaire " compassare " signifiant " qui partage le même pas, a même mesure ". Le " compagnon " est celui qui " partage le même pain ".

Aucun instrument de dessin identifiable en tant que tel et antérieur aux Romains n'est conservé. Mais il existe de nombreuses versions de compas à pointes sèches, d'équerres, de règles à échelle et de compas divers datant de l'époque romaine. L'ensemble le plus complet d'outils en bronze à été trouvé à Pompéi.

Vitruve note l'emploi du compas et de la règle à échelle.

Au cours du Moyen Âge, les petits compas furent utilisés dans les monastères pour les dessins et les manuscrits ; avec des versions plus grandes de compas à pointes sèches et de compas ordinaires pour les artisans. Le compas devint le symbole de la guilde des maçons.

Dès 1450, les villes allemandes de Nuremberg et Augsbourg devinrent les plus grands centres de fabrication d'instruments, et le restèrent pendant tout le XVIè siècle.

À la fin du XVIè siècle, les fabricants d'instruments spécialisés étaient devenus plus nombreux dans les centres européens comme Cassel, Dresde, Nuremberg, Augsbourg, Milan, Paris et Londres.

Pour les francs-maçons et les compagnons, le compas et l'équerre symboles du masculin et du féminin, du ciel et de la terre, du temps et de l'espace, de l'esprit et de la matière, sont associés et figurent sur les sceaux de loges ou de sociétés compagnonniques. Ces deux outils entrelacés sont brodés sur les cordons et tabliers des maîtres maçons, mais aussi sur les bannières des loges.

D'autres groupes humains ont choisi le compas comme symbole ; mais sans l'équerre (médaille des " Meilleurs Ouvriers de France ", drapeau de l'ex-RDA).

 

 

La corde

Jean-Michel Mathonière écrit :

« Évoquant ce problème des pseudo-traditions, je songe tout particulièrement ici aux fables qui en France se racontent chez les compagnons comme chez les francs-maçons à propos de la fameuse « corde à 13 nœuds » et de la « quine des bâtisseurs », deux instruments de mesure présentés comme étant d'origine médiévale voire égyptienne... mais dont en réalité nous n'avons aucun artefact ni témoignage documentaire avant les années 1960 !
On suit assez bien la genèse de cette croyance dans la littérature pseudo ésotérique et pseudo savante postérieure. Le problème, c'est qu'aujourd'hui, grâce à nos grands initiés opératifs auxquels on accorde crédit sans réfléchir, la fable de la corde à 13 nœuds et celle de la « canne des maîtres d'œuvre » se retrouvent jusque dans des ouvrages scolaires, comme s'il s'agissait de faits parfaitement établis !
À la méthode historique qui se fonde sur l'existence de preuves documentaires et la critique des sources, certains opposent avec la condescendance des grands initiés « l'évidence » directe des preuves mathématiques ou des lectures géométrico-ésotériques des constructions. »

Jean-Michel Mathonière, « Posteface critique à « Le plus noble et le plus juste fondement de la taille de pierre » », sur academia.edu, 2023.

Quid de ce texte publié le 1er avril 2020 sur le site suivant par Jean-Michel Mathonière ? Poisson d’avril assurément ! Galéjade marseillaise !

https://www.paperblog.fr/9092668/enfin-une-preuve-de-l-existence-de-la-corde-a-13-nuds-chez-les-batisseurs-du-moyen-age/

Beaucoup plus sérieux : http://compagnonsdudevoir.fr/

 

Scène d’arpentage des domaines du seigneur des Deux Terres de Haute et Basse-Égypte, avec une corde à nœuds tendue en vue de délimiter un champ,
Tombeau de Menna, dans la Vallée des nobles, en Égypte, v. 1400-1352 av. n.è.
Un arpenteur étalonne un champ de blé au moyen d'une corde.
Un nœud est fait toutes les 10 coudées. Une coudée royale vaut 52 cm environ ; une corde standard mesure donc 52 m.

 

Dieu Khnum tenant la corde égyptienne de mesure,
prêt à mesurer ce qui semble être un châle
tendu sur les épaules du dieu lunaire Thot (Karnak)

 

Allégorie de l'arithmétique porteuse d'une corde munie de 22 marques. Rien ne laisse penser qu'il pourrait s'agir de nœuds de la corde sur elle-même.
Hortus deliciarum, encyclopédie chrétienne sous forme manuscrite, réalisée entre 1159 et 1175 par Herrade de Landsberg et ses moniales au couvent de Hohenbourg (mont Sainte-Odile), dont l'original a été détruit pendant l'incendie de la bibliothèque de Strasbourg le 24 août 1870. C'est la première encyclopédie connue réalisée par une femme. Cet ouvrage en latin résume les connaissances théologiques et profanes de l'époque.

 

Traités d'astronomie et de géométrie
manuscrit en latin
France du nord-ouest (Mont-Saint-Michel, abbaye ?)
12e s. (milieu ou seconde moitié)
Avranches, bibliothèque, 0235

https://initiale.irht.cnrs.fr/codex/807

 

Miniature extraite de La Vraye histoire du bon roy Alexandre
France, v. 1420
British Library, Royal 20 B XX, f. 3

Elle est datée entre 1420 et 1425 et représente un groupe d’hommes, qui ne sont visiblement pas des ouvriers ou maçons opératifs ; ils tiennent des outils de travail supposés appartenir au métier de maçon : le Volume de la Loi Sacrée, un compas, une règle et un niveau ainsi que ce qui semble être un globe céleste. Ces instruments sont utilisés pour l’étude de la géométrie et de l’astronomie.
Le texte du manuscrit est le suivant : « Comment notre Seigneur donna connaissance à Alexandre de trier le Bien du Mal ».

En observant bien, on voit, en arrière plan, deux arbres coupés formant deux colonnes … Le livre (pas de la loi sacrée) est un antiphonaire. Un agrandissement de cette miniature, avec une très haute définition, permettrait sûrement de lire les notes et d’identifier la pièce de musique grégorienne écrite sur une portée à 4 lignes. Elle est chantée par un clerc, pendant que les autres remplissent chacun leur office.

Il s’agit bien d’une consécration d’un lieu dédié à une construction (sacrée ?) vu les outils présents, à un moment précis et en conjonction avec un ou plusieurs astres dont les mouvements sont observés sur l’armillaire, emblème de l’astronomie, jusqu’au moment où la position optimale est atteinte. La trajectoire est suivie du doigt par l’astrologue porteur de l’armillaire, qui l’annonce et la confirme (sa bouche est ouverte et ses yeux écarquillés) au clerc vêtu de violet regardant le ciel et notifiée par le clerc vêtu de bleu aux autres personnages qui commencent aussitôt la cérémonie. Derrière lui, deux astronomes observent le ciel étoilé.
Ce couple astronomie/géométrie est fréquent dans l’iconographie du Moyen-Âge et de la Renaissance, dans le cadre des représentations des sept arts libéraux. L’ajout du niveau montre clairement que la géométrie est associée à la maçonnerie et à l’arpentage.

Noter la torsion très réaliste du poignet du clerc prêt à mouvoir son compas pour tracer un cercle dont le centre est proche de la règle dont l'absence l’ombre (il n’y en a aucune sur la miniature) annonce le midi vrai ou plein. Les deux luminaires, soleil et lune, dominent la scène.

Les clercs sont au nombre de 7 (4 + 3 = 7, par rapport à la règle verticale). Le personnage de droite semble tenir un cordeau entre ses mains, instrument de base de l’arpentage ; aucun nœud n'est apparent.

 

Arpentage : la chaîne

 

Gravures : Matériel et Arpenteur et son aide mesurant un champ, L’agriculture et maison rustique, Paris, Du Puys, 1583 (dernière édition), p. 288 et 291.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8608310f

 

 

 

 

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